mercredi 11 avril 2012

Le courage de la parole donnée...

Le courage de la parole donnée... par Corentin Carpentier


Voila qu'à Arles durant le week-end pascal, est désormais passée la première grosse Féria de la temporada dans le Sud Est, et en France globalement.

Une Féria dont on attendait beaucoup puisqu'elle était la première à appliquer les mesures décidées durant la trêve hivernale de baisse de 20% des cachets des figuras les mieux payées entre les 7 arènes de 1ere catégorie françaises (Arles, Bayonne, Béziers, Dax, Mont de Marsan, Nîmes, Vic).

Luc Jalabert, de manière courageuse, et face à l'abnégation des principales figuras de ne pas voir leurs cachets baisser (dans une période de crise majeure il faut le rappeler), a donc décidé d'appliquer les décisions prises cet hiver, et en substituant ces starlettes pour des matadors de toros qui ne demandent qu'à avoir leur chance et face à eux la remise en avant du Toro, les cartels présentaient une certaine originalité.

Bilan de cette Féria donc, plutôt mitigée, mais loin d'être inintéressante sur plusieurs points :
Le retour de Juan José Padilla en France QUELLE ÉMOTION!! Il n'a rien perdu de ses qualités, et a beaucoup plu, surtout à gauche.



Du côté des novilleros, Cayetano Ortiz a une main gauche de valeur, et Fernando Adrian a la classe des grands, quoi qu'assez stéréotypé, à voir ce qu'il sait faire face à des toros qui demandent les papiers.

Sur le cartel dit des "papy" les roumegaïres et absents auront eu tord, car Ruiz Miguel sur ses deux toros nous a montré sa technique encore intéressante malgré son âge et ses superbes naturelles qui ont fait chavirer le public, et Victor Mendes s'est montré bon lidiador à son premier avant de flancher physiquement à son second.

Dimanche, notre français Tomasito montre qu'il a du courage, et de l'avenir malgré un sorteo et une mauvaise corrida des Frères Jalabert.

Sur les Miuras, Castano et Robleno aiment à nous rappeler que la Corrida c'est 3 tercios, et aiment les mettre en valeur, on se régale sur les deux premiers toros avant de sombrer dans l'ennui d'un lot de Miura hors du coup... Medhi Savalli met beaucoup de joie dans ce qu'il fait, mais n'est pas en réussite sur le sorteo, le plus mauvais de la corrida.

Enfin Lundi en clôture, Thomas Dufau de valor à son premier, mais qui laisse le public froid, perd une oreille qui aurait pu être légitimée suite à la première d'Ivan Fandino.
Ivan Fandino qui lui, confirme tout le bien que l'on (je) pense de lui! Lidiador, technique, temple, toreo de verdad, tous les élèments qui font d'un matador un BON matador étaient réunis, sauf peut être l'émotion d'un lot du Fuente Ymbro décevant...

En conclusion de cette Féria donc, nous n'avons pas perdu au change du côté des hommes,les Padilla, Juan Bautista, Sebastien Castella, Ruiz Miguel, Tomasito, Javier Castano, Fernando Robleno, Thomas Dufau et Ivan Fandino ont tenu leur rang et ont prouvé que la présence systématique des figuras du G10 n'était finalement pas indispensable.
Côté toros par contre, le tout fut plutôt décevant et fade, sauf peut être les Conde de Mayalde et les sobreros de réserve d'Antonio Palla... Comme quoi, rien n'est écrit en tauromachie, nous attendions des Miuras, et des Fuente Ymbro des merveilles, ils nous ont déçu... mais à charge de revanche puisqu'ils auront l'occasion de se rattraper lors des 60 ans de la Féria de Nîmes!

En attendant, je tire mon chapeau à Luc Jalabert pour sa Féria, le taux de remplissage des Arènes devrait le conforter dans son choix d'avoir construit une Féria courageuse et sans paillettes ni bling bling!

SUERTE