lundi 22 septembre 2014

Bilan du crû 2014 des Vendanges nîmoises

BILAN VENDANGES 2014 à Nîmes

La corrida est chose sérieuse.
Au delà de la rencontre magnifiée entre l'homme et le Toro,
au delà de la beauté du cadre taurin,
au delà des plus beaux paso doble joués,
elle reste un combat entre un homme face au mythique et mystique Toro. De ce combat naît la domination, de cette domination naissent les plus belles faenas.

Quand cette dimension disparaît, c'est les valeurs de la tauromachie que l'on perd.
La dimension de combat durant cette Féria était donc absente. La faute aux Toros essentiellement.

La cuvée des vendanges 2014 était une cuvée unique, un seul cépage en fait, celui de Domecq. Cette cuvée était fade, sans gueule, sans caractère.
Alors dans ces cas là, vous pouvez avoir les meilleurs décanteurs du moment, et décanter tant que vous pouvez, si c’est mauvais, c’est mauvais.


Une plus grande diversité des cépages, adaptée à tous les types d’aficionados aurait peut être permis un meilleur résultat final. Les Fuente Ymbro ont déçu, ils n’ont tenu que le temps de la pique pour s’éteindre totalement dans la foulée.
Les toros d’El Torero bien que charpentés et très bien présentés n’avait pas de fond mis à part l’important 4ème et dernier toro d’Escribano. Les toros de Jandilla, Daniel Ruiz ou Zalduendo ont tous montré une inquiétante faiblesse, et manquant de race.
On retiendra tout de même le bon 5ème de Jandilla lors du solo de Perera, le grand exemplaire de Zalduendo sorti en 3ème position le dimanche matin complet dans tous les tercios et montrant une bravoure exemplaire en étant blessé à la patte. Ou encore le 1er Toro de Victoriano del Rio d’El Juli le samedi matin, bien que discret à la pique faisant preuve d’une belle alégria tout au long de sa course.

Côté Toreros, bien difficile donc de briller sans l’élément numéro un de la Corrida… Alors il a fallu s’en remettre à la croisée miraculeuse d’un bon Toro qu’Escribano, El Juli, Perera, ou Manzanares ont su ne pas laissé passer. Ou sur des gestes de toreo purs et sincères comme pour les passes de capote temple et magiques de Morante sur son dernier toro, et les détails de classe et le relâchement de Finito de Cordoba à son second toro.

Alors certes au bout il y a la Porte des Consuls d’El Juli et Perera, et les 2 oreilles de Manzanares et autant de moments intéressants qu’il ne faut pas oublier. Mais sur 37 Toros qui ont foulé la piste nîmoise, ne trouver à ressortir que seulement 4 d’entre eux permet de relativiser quelque peu la portée de tout cela.

Ce n’est pas une critique acerbe de la Féria des Vendanges 2014, c’est juste le constat que certaines ganadérias aujourd’hui engagées ne sont plus capables de fournir du bétail brave et de qualité et que cela s’en fait ressentir sur les gradins. Quand on privilégie la quantité de toros vendus, à la qualité de ses toros, le retour de bâton peut être dur.
A méditer, et vivement la féria 2015, avec de la découverte taurine et pour tous les goûts!

(Ici DAX avec Miralto un grand toro bravo de Pedraza de Yeltes, origine El Pilar donc Domecq...)